témoignage

La correspondance du Professeur Maurice Marois donne la mesure de son rayonnement à travers le monde. Voici quelques témoignages.

ZOOM sur Une parenté d’esprit : deux hommes qui ont compté :

Étienne Wolff

Étienne Wolff : sur l’utilisation des découvertes scientifiques.


Couverture Chemins de la vie

Couverture Chemins de la vie

Henri BARUK

Lien enregistrement radioscopie de Henri BARUK


Henri Baruk

Henri Baruk

lettre de Clermont Tonnerre

lettre de François de Clermont Tonnerre à Maurice Marois, février 1971


Lettre d'André Chouraqui, 1962

Lettre d’André Chouraqui, 1962

«Voici que désormais, grâce à vous, près de vous, des bonnes volontés veulent s’unir et travailler de concert, car elles savent que la commune entreprise mérite le sacrifice de leurs désaccords. Je dirais même plus : elles trouvent une satisfaction de rare saveur à négliger ce qui les sépare pour ne songer qu’à ce qui les assemble.»

in Lettre de J. Rostand à M. Marois

Extrait de lettre du philosophe Martin BUBER

Martin Buber

Martin Buber

« L’offre de l’Institut de la Vie s’inscrit dans le tempo de Dieu. Mais il faut savoir qu’il y a le tempo de Dieu et le tempo historique. Le tempo historique est le succès d’ici-bas. Le tempo de Dieu en apparence n’a pas de succès. Telle la semence qui dans la terre doit se décomposer pour que pousse la plante nouvelle. Discerner dans ce tempo de la science, quels sont les intérêts contradictoires, entre les camps antagonistes, mettre en lumière les intérêts communs, dans une discussion totalement libre, tel est l’objectif idéal, afin de permettre aux politiciens qui ne savent pas ce qu’ils font d’entreprendre des actions de gouvernement qui assureront le salut du monde. »
1960

 

 

André CHOURAQUI

André Chouraqui

André Chouraqui

Le 16 mai 1962, Jérusalem.

 

Cher Professeur et Ami,

Votre apparition à Jérusalem, trop courte, reste un vivant souvenir pour nous, que ranime votre lettre dont je vous remercie.

Votre appel éveille en moi des échos si profonds….réceptacles, sans doute, d’une même voix et d’une même exigence qu’il nous faut écouter.

J’attendrai le retour d’Abba Even (il est en Grèce) pour reprendre avec lui la conversation au sujet de l’Institut de la Vie (quel beau nom !) : je vous dirai les progrès du projet, dont vous avez déjà profondément enfoncé les racines dans cette Terre.

Ma femme se joint à moi pour vous envoyer, avec les hommages que je présente à Mme Marois, nos plus amicales pensées.

André Chouraqui

Jean ROSTAND

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Jean Rostand

Ville d’Avray, 9 avril 1961

Messieurs les Présidents,
Chers amis,

Empêché, à mon très vif regret, de me trouver aujourd’hui parmi vous, je tiens, du moins, à m’associer, par l’esprit et pas le cœur, à tous ceux qui, à vos côtés, vont s’appliquer à affermir l’existence et à préciser la personne de ce jeune « Institut de la Vie » que nous avons vu naître il y a seulement quelques mois, et qui, animé par votre idéalisme lucide, éveille déjà en tous lieux une attention chargée d’espoir.

Issu d’une conjonction si précieuse et significative qu’elle suffirait à nous rassurer sur son destin – puisqu’en lui s’unissent les biologistes et les Anciens Combattants, les hommes de curiosité et les hommes de sacrifice, ceux qui cherchent à savoir ce que c’est que la vie et ceux qui savent ce que c’est que la mort, ceux qui s’attachent à déchiffrer les secrets du protoplasme et ceux qui ont ressenti dans leur chair l’urgence de la solidarité humaine –, l’Institut de la Vie est appelé, nous n’en doutons point, à jouer un rôle éminent dans l’évolution de nos collectivités. Notre ambition de principe, avouons-le, n’est point modeste, puisqu’elle ne vise à rien de mois que voir s’ébaucher en lui cette conscience universelle qui jusqu’ici manquait aux hommes et qui leur sera de plus en plus nécessaire pour coordonner et, au besoin, contrôler les effets matériels et moraux d’un pouvoir sans cesse grandissant. Mais aussi, plus humblement, nous pensons qu’alors même qu’une si vaste mission lui serait refusée, il aurait encore devant lui la perspective d’une activité sérieuse et féconde.

De toute manière, à partir du moment où quelques hommes avaient conçu l’idée d’un tel Institut de la Vie, ils ne pouvaient qu’ils ne missent tout en œuvre pour lui faire prendre corps. Il eût été inadmissible qu’un si beau rêve s’étant offert à des intelligences, elles s’y fussent dérobées.

La grandeur féconde de votre projet, nous en percevons déjà l’un des signes dans le fait qu’il a su rallier tout de suite, autour de l’idéal qu’il incarne, des bonnes volontés qu’on eût pu, de prime abord, juger inconciliables. Voilà que, désormais, grâce à vous, près de vous, elles veulent s’unir et travailler de concert, car elles savent que la commune entreprise mérite le sacrifice de leurs désaccords. Je dirai même davantage : elles trouvent une satisfaction de rare saveur à négliger ce qui les sépare pour ne songer qu’à ce qui les assemble.

Qui donc refuserait d’être mobilisé, requis au service de la vie, au service de l’Homme ?

Qui donc, au nom d’une opinion politique, d’une idéologie particulière, d’une doctrine partisane, oserait vous refuser son concours, quand il s’agit de rechercher honnêtement, loyalement, sereinement, les justes moyens de défendre l’Homme contre lui-même, et l’humain contre les hommes ? Qui ne tiendrait à honneur de s’engager dans une si haute aventure ?

Considérables, déjà, sont les forces spirituelles qui vous soutiennent. Elles ne cesseront de s’accroître, j’en suis certain, à mesure que s’éclaireront vos desseins, que se dégageront vos objectifs, que se situeront plus précisément les points d’application de vos efforts. Et surtout à mesure que vous aurez fait la preuve de votre désintéressement, de votre probité intellectuelle, de votre souci exclusif de l’humain, de votre entière indépendance à l’égard des puissances matérielles et des pouvoirs établis, de votre courage moral enfin, qui ne devra jamais hésiter à se manifester, à prendre nettement parti, chaque fois que l’exigera l’intérêt bien entendu de votre cause.

C’est pas ses actes que l’Institut de la Vie démontrera son utilité et conquerra son autorité.

Je ne doute pas que la présente journée – qui va se dérouler dans un si beau cadre – ne soit, pour lui, l’occasion d’un progrès substantiel, car, à chacune des réunions où j’eus le privilège de participer, j’ai eu la satisfaction d’entendre des paroles qui n’étaient pas seulement des mots, mais des témoignages de l’âme et des promesses d’action.

Avec tous mes vœux d’heureux travail, je vous prie d’agréer, Messieurs les Présidents et chers amis, l’assurance de mon affection fidèle et de mon entier dévouement.

Jean ROSTAND


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Gabriel MARCEL

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Gabriel Marcel

Paris, le 27 Avril 1961
21, rue de Tournon
PARIS VIème

Monsieur MAROIS
Professeur à la Faculté de Médecine
89, boulevard Saint-Michel
PARIS Vème

 

Cher Monsieur,

J’ai rencontré hier Charles Noël Martin et lui ai parlé de l’Institut de la Vie. Ce projet l’intéresse au plus haut point. Vous vous rappelez peut-être que dans une communication adressée à l’Académie des Sciences, il a été le premier en France à mettre l’accent sur les dangers des expériences atomiques au point de vue biologique, et a reçu les félicitations d’Einstein à qui il va d’ailleurs consacrer un livre dans lequel il insistera beaucoup sur les préoccupations humaines du savant. Je crois qu’il serait très important que vous le voyiez, car ses inquiétudes sont exactement les nôtres. J’ajoute qu’il est en très bons termes avec Jean Rostand.

J’ai reparlé à René Poirier. Pour autant que j’aie compris, le point de désaccord entre vous et lui, c’est qu’il lui paraît imprudent de vouloir tirer du postulat d’après lequel la vie est en soi une chose bonne des conséquences pratiques aussi graves que la condamnation des procédés anti-conceptionnels. Il estime comme moi que des jugements de valeur doivent ici intervenir, faute desquels on ne peut pas savoir dans quelles conditions la vie est bonne ou ne l’est pas. Je voudrais du reste, dans le courant du mois de Mai, organiser une petite rencontre avec lui, avec Messieurs Huet, Bertaux, Goldman et éventuellement Burgelin, car il faut vraiment que nous nous mettions au travail.

Jean Rostand a répondu à ma lettre d’une façon tout à fait cordiale.

Veuillez croire, cher Monsieur, à mes sentiments les plus sympathiquement dévoués et présenter mon respectueux souvenir à Madame Marois.

Gabriel MARCEL
De l’Institut

Belanger et Perroux

Extraits de lettre d’un biologiste canadien,
le Professeur Belanger, de l’Université d’Ottawa (Canada)
8 novembre 1960

———

Votre organisation a bon vent à ce qu’il me semble. J’y ai beaucoup pensé. Quelle tragi-comédie que celle de l’homme du XXè siècle. D’une part les financiers, les grands marchands pour qui la guerre n’est qu’une extension du commerce ; par ailleurs quelques penseurs effrayés qui cherchent à se grouper pour que le monde entende leur voix. Partout, la grande masse des souffrants et surtout des indifférents. En bordure, les bouffons, les acrobates et les mages qui font leurs tours, espérant que la pluie des sous viendra, d’un côté ou de l’autre.

M. Gabriel Marcel a bien mis le doigt sur le point sensible, le psychisme. Comment peut-on croire en des gouvernements qui d’une part invoquent la Providence, et de l’autre machinent les pires destins ? Quelle différence y-a-t-il entre les feux de Rouen, ceux de Dachau et ceux d’Hiroshima et de Nagasaki, sinon l’efficacité « scientifique » ? L’homme a modifié son vêtement, sa maison et sa voiture, mais n’a pas changé son cœur.

Encore une fois, je vous répète, au risque de perdre votre estime, que je ne me sens aucunement la vocation de prophète ou de martyr. Je me suis taillé une petite place au soleil d’où je puis contempler dans une paix relative un petit coin de la nature. C’est là tout ce que je sais et je veux faire. Par ailleurs, il y a les Pauling, les Muller, les Marois qui sont déjà sur les barricades.

…Quels que soient les noms, j’espère que vous aurez des gens sincères ; j’espère aussi que vous aurez, parmi eux, des jeunes, beaucoup de jeunes car votre œuvre n’en est pas une d’un jour ou d’une génération. J’espère par ailleurs que vous aurez quelques adeptes qui, au bout d’une longue route, auront atteint les sentiers d’hiver où, dans le froid et le silence de la pénombre, on a enfin compris.

 

…Je suis heureux du fait que votre enfant, l’Institut de la Vie, ait vu le jour officiellement. Je vous en félicite et je lui souhaite longue vie. Il aura sûrement une vie mouvementée, le pauvre petit, surtout qu’il se destine à l’arène où il aura à faire face aux loups et aux serpents. Il trouvera sa force dans l’union des bonnes volontés. Certes, il aura sa grande mission spéciale envers et par la biologie, mais comme l’a dit Fujii à la réunion, il devra être conscient du tout scientifique et du tout humain et faire bande.

Je vous envoie quelques articles de journaux canadiens qui vous feront voir qu’ici, chacun s’occupe à sa façon de la chose humaine. Pour l’écrivain Leslie Roberts, c’est le voisinage inquiétant de la Grande Adolescence et des barbares de la science ; pour l’un de ceux-ci, le jeune Witchell, c’est la « conscience universelle » qui se réveille, pour Jo Davis, c’est le drame tragique de toutes les mères ; pour les Canadiens Français, c’est la grande Voix d’Amour et le chemin d’Emmaüs.

Quant à moi, c’est déjà l’automne dans les petites cellules comme dans les grands arbres : je vis égoïstement dans « la paix sereine des laboratoires et des bibliothèques », sachant bien que le printemps ne reviendra pas toujours. A ceux pour qui il reviendra plus souvent, je parle de biologie ; je parle aussi parfois de l’humanité, de la France, de Marois.

Pr. BELANGER, 8/11/1960


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Extrait d’une lettre de M. François PERROUX

Professeur au Collège de France (1/10/1962)

———

Je suis vraiment entraîné (au sens très fort) par votre intervention. Ce condensé vigoureux et d’un ton inoubliable – des connaissances que la science procure à notre angoisse existentielle, je l’ai longtemps cherché et je le tiens. Le hasard a voulu que je vous donne la preuve, sans savoir que vous étiez dans l’assistance, que mes préoccupations « appelaient » votre pensée. Parmi toutes les modalités de cette capacité « d’adapter le milieu à soi-même, plutôt que de s’adapter au milieu », d’inventer et de réaliser le milieu de notre plein épanouissement (l’Entfaltung de Karl Marx, mais enrichie et précisée sévèrement par la science et la philosophie de notre temps), il y a – à sa place qui est modeste – l’activité économique : elle suscite la « production » de l’homme par l’homme, grâce à la médiation d’un ordre des choses comptabilisables. Cet effort se situe très loin des recettes de l’Argent organisé.


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Jacques MARITAIN

Toulouse, le 20 février 1968

Cher Monsieur le Professeur,

Je vous remercie vivement de votre lettre et de la précieuse note que vous avez bien voulu me communiquer.

Permettez-moi de vous féliciter de tout cœur de cette note que j’ai lue avec un immense intérêt, et dont la netteté intellectuelle, la fermeté de jugement et la hauteur de vue font mon admiration. Le tableau que vous tracez là de la science aujourd’hui et de sa situation morale est d’une extrême importance. Et il réconforte un vieux philosophe comme moi. Bénie soit la Providence Divine de susciter des hommes de science tels que vous, et de faire que le petit troupeau dont vous parlez soit « en marche, annonciateur de la grande moisson de  Dieu. »

Puis-je vous avouer qu’un point reste obscur pour moi ? Que le Saint-Esprit  prépare de grandes choses par ce petit troupeau d’hommes de science conscients des « problèmes de la maturité », cela je le vois bien. Mais par quels moyens l’Église peut-elle aider la science dans sa crise spirituelle, là j’aurais besoin d’éclaircissements. Elle-même traverse une grande crise, et on ne peut évidemment rien attendre de bon des hommes d’Église qui, éblouis par la science comme le grand public, et incapables de la connaître et de l’aimer, s’empressent de mettre à profit ses « maladies d’enfance » (je pense à leur manie d’organisation plus ou moins technocratique, à leur naïf recours à la psychanalyse, la psychologie des profondeurs, la dynamique de groupe, etc…, comme plus efficaces que l’Évangile à une rénovation de la vie chrétienne et de la vie religieuse, à leur sécularisation de la religion et leur oubli de la transcendance Divine…) Alors ? Suffit-il que l’Église invite et encourage ? Faut-il  songer à une amitié qui se développerait entre savants et théologiens authentiques (il y en a encore) ? à un rôle que pourrait jouer (mais comment ?) l’Académie Pontificale des Sciences ? Je souhaite que vous nous éclairiez en développant ce que vous dites à la fin de la note.

Le philosophe auquel je fais allusion dans le Paysan, et pour lequel j’ai une profonde estime et beaucoup d’amitié, est Claude Tresmontant (professeur à la Sorbonne) qui après diverses expériences a découvert saint Thomas et est entré avec ferveur – et grand courage – dans sa sagesse, et qui d’autre part a bien des amis dans le monde scientifique (physiciens et  biologistes) et est passionné par la science. C’est pourquoi j’avais son nom « sur le bout de la langue ». Mais à vrai dire je ne sais point s’il est disposé à entreprendre la tâche dont j’ai parlé ; c’est un homme qui fait son chemin tout seul…En vous disant encore ma vive gratitude, je vous prie d’agréer, cher Monsieur le Professeur, l’expression de mes sentiments d’admiration et de cordial dévouement.

Jacques Maritain

Maurice DRUON

Extraits du discours de remise de la croix
d’officier de la Légion d’ Honneur à Maurice Marois

 

C’est l’éthique qui chez vous a porté le savant à une réflexion sémantique sur la discipline, sur la racine et le sens premier du vocable qui la désigne : bios, la vie. La vie, vous êtes-vous dit ; je travaille sur la vie, je travaille pour la vie, et non seulement pour la connaître, mais pour la défendre, puisque la vocation génétique de tout ce qui vit est de se perpétuer.

Ainsi avez-vous créé […], l’Institut de la Vie, […]. J’ai assisté aux débuts de votre institut ; et j’admirais que le jeune homme que vous étiez arrivât à mobiliser les plus grands savants, à susciter des ouvrages, à décerner des prix, et toujours parcourant le monde, avec ce mot la vie, la vie, la vie !

Vous ouvriez les portes des chefs d’Etat, et des plus hautes autorités religieuses ; vous surgissiez aux tribunes des Académies, des Universités, des Sociétés savantes les plus diverses, toujours proclamant le vie comme premier bien et première valeur.

Vous vous y êtes acquis une célébrité certaine ; vous êtes celui dont on dit : « Ah oui ! Marois, l’homme de la vie ».

Maurice Druon
de l’ Académie Française
7 octobre 1987


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Maurice MAROIS à la Croix Rouge

C’est un très grand honneur pour moi d’être invité à m’exprimer devant vous. Mes premières paroles seront pour magnifier l’œuvre de la Croix Rouge. Grâce à la Croix Rouge, la preuve est faite qu’il est possible de réunir toutes les nations de la terre pour le respect d’un bien commun à tous les hommes, au-delà de leurs divisions : la vie.

Quand l’hommage est rendu, quand le tribut est payé à certaines valeurs qui appellent le sacrifice suprême, le moment vient où, au cœur des combats sanglants, toutes les vies blessées ou captives se ressemblent. Alors disparaissent les antagonismes, s’effacent les différences, tombent les armes ; alors s’instaure la trêve des affrontements et la faible vie, blessée ou captive, a raison de la violence. Une valeur plus forte impose enfin à toutes les autres son respect : la vie ; et elle éveille, dans la guerre et dans la paix, les sentiments de solidarité et de fraternité. Telle est depuis plus de cent ans la leçon héroïque de la Croix Rouge, attentive en toute circonstance à toute vie qui souffre.

Maurice Marois
Mexico, Octobre 1971

Lettre aux jeunes

L’Institut de la Vie représente un capital unique de prestige, de confiance universelle, de haute tradition, de rigueur et de style. Ce capital, il le met au service de la vie.
Avec une intensité aiguë, je vis cet instant privilégié. Car l’homme de science que je suis rencontre les jeunes que vous êtes. La science est comptable d’un part de l’espérance humaine. La jeunesse, c’est l’avenir. Et voici que cette rencontre de l’espérance et de l’avenir est voulue par une très grande institution humanitaire, la Croix-Rouge, attentive à la vie qui souffre. Ensemble, fêtons la réconciliation de l’homme avec lui-même. Scellons l’alliance de l’homme et de la vie.
« Le vent se lève, il faut tenter de vivre. »
Le jour se lève. Vive la vie !

Mexico, le 11 octobre 1971
Maurice Marois

Extrait de la Lettre du 12 février 1986 du Pr. M. MAROIS à Ronald REAGAN, Président des États-Unis et à Mikhail Gorbatchev, Secrétaire général du comité central du Parti Communiste de l’Union Soviétique

Monsieur le Président (ou Monsieur le Secrétaire général),

Le sommet de Genève et ses suites font naître de grands espoirs pour l’humanité. En ce moment historique, il nous semble important de mettre l’accent sur la vie, visage radieux de la paix. La vie est un thème politiquement neuf, universel, unificateur, dynamisant, ouvert sur l’avenir : nous ne sommes pas faits pour la mort mais pour la vie.

L’Institut de la Vie, organisation mondiale, a été fondé à Paris en 1960. Son siège est fixé à Genève. En vingt-cinq ans, il a réuni en soixante conférences internationales, l’expression suprême du génie scientifique : plus de deux mille cinq cents hommes et femmes de science de soixante pays, dont cinquante Prix Nobel. Institution positive, constructive, jamais polémique, elle proclame la valeur de la vie, la grandeur de l’homme, l’urgence de la réconciliation de l’homme avec lui-même, avec tous les humains et avec le cosmos. Elle veut faire servir la science à des œuvres de vie, dans le respect des droits de l’homme dont le premier est le droit à la vie, le respect de tout l’homme et de tous les hommes. Son programme est :

  • La science, honneur de l’esprit (science fondamentale),
  • La science bienfaisante,
  • Science, puissance et sagesse.

L’Institut de la Vie a acquis une confiance diplomatique universelle, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest.

Son message aux Chefs d’État ou de Gouvernement de la Terre a reçu quarante-cinq réponses dont celles de l’Union soviétique et des Etats-Unis.

Au cours de la cérémonie de son vingtième anniversaire sous la présidence du Président de la Confédération suisse, l’Institut de la Vie a lancé devant deux mille personnes de vingt-deux pays dont cinq Prix Nobel un appel pour une action conjointe des plus hauts responsables politiques et de la science, en faveur de la vie.

Le dialogue commencé à Genève le 19 novembre 1985 peut prendre toute sa dimension historique si les Chefs d’Etat des deux superpuissances ayant dit non à la mort, disent oui à la vie et invitent toutes les nations du monde à soutenir les programmes permanents (que l’Institut de la Vie est prêt à proposer) sur les thèmes suivants

  • Science et société,
  • Conséquences des technologies modernes pour la vie de l’homme,
  • Protection du patrimoine génétique humain contre les agents mutagènes et carcinogènes,
  • Prévention des anomalies physiques et mentales,
  • Génie génétique et biotechnologie,
  • Ressources alimentaires et nutrition,
  • Approche nouvelle des maladies parasitaires et infectieuses,
  • Le vieillissement : un défi pour la science et la politique sociale,
  • Environnement et monde vivant,
  • Science du comportement,
  • Éthique et biomédecine,
  • Science, éducation, télévision et avenir humain.

L’effort matériel à consentir sera très modeste au regard du bénéfice attendu. Pour achever de donner un contenu à ces programmes, l’Institut de la Vie organise dans quelques semaines à Genève, avant le prochain sommet, une conférence « La Science au service de la Vie : Problèmes globaux » dont la majorité des membres sera formée par des hommes de science des Etats-Unis et d’Union soviétique. Les résultats de ses travaux seront immédiatement soumis sous la forme d’un rapport général à la haute bienveillance des Chefs d’Etat des deux nations les plus puissantes de la Terre.

Au terme de cette présentation, nous osons très respectueusement formuler trois questions :
La proclamation de la vie et particulièrement  de la vie humaine comme enjeu majeur vous semble- t-elle biologiquement, philosophiquement et politiquement la première tâche de notre temps ?

Pour l’organisation pacifique du monde et pour l’épanouissement de tout l’homme et de tous les hommes, êtes-vous prêt à inscrire la contribution de la « Science au Service de la Vie » dans les perspectives de la coopération et des rencontres entre les deux superpuissances et de la coopération internationale ?

Êtes-vous prêt à accueillir les propositions de programme que l’Institut de la Vie achèvera d’élaborer au cours d’une prochaine conférence scientifique internationale à laquelle participeront en majorité les savants des deux superpuissances ?

Au sein de l’Institut de la Vie, la science a choisi de faire grandir les chances de la vie.

Nous refusons de souscrire à l’affirmation tragique « d’une histoire humaine écrite par un Dieu fou ». Si l’histoire n’est que ce qu’elle est, oui le désespoir peut envahir l’âme du monde. Nous refusons le réalisme sans horizon. Nous refusons la résignation. Il ne sera pas dit que l’homme n’a pas trouvé de solutions aux problèmes qu’il a lui-même posés. La démesure des forces du malheur ne nous effraie pas. La vie s’est instituée sur la Terre. Sa politique est de s’y maintenir. Nous entendons par un acte libre l’instituer à nouveau, non pas seulement par la perpétuation de l’instinct mais par une décision de l’intelligence et du cœur.

Est-il trop ambitieux d’espérer que quelques hommes témoins puissent incarner la volonté, le goût, la joie de vivre, que quelques hommes de science au plus haut niveau de la réflexion lucide puissent apparaître comme la pointe fine de la pensée créatrice, constructive, que quelques hommes de foi habités par une vision intemporelle puissent proclamer l’espérance, que quelques grands hommes politiques puissent accomplir dès aujourd’hui ici et maintenant la révolution prophétique du bonheur humain dans la pérennité de la vie ?

Notre patrie n’est pas seulement nationale et terrestre. Elle est la vie.

« Au nom de tous les hommes de la terre qui ont en commun le vouloir vivre, en notre nom propre, au nom de la « tendresse humaine », nous célébrons la vie, nous la proposons comme enjeu majeur aujourd’hui et pour les millions de siècles à venir » (extrait de notre message aux Chefs D’État et de gouvernement).

Maurice Marois,
Délégué général fondateur de l’Institut de la Vie


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Réponse du 7 mars 1986 de Mikhail GORBATCHEV

Mikhaïl  Gorbatchev

Mikhaïl Gorbatchev

Monsieur le Professeur,

C’est avec un grand intérêt que je prends connaissance de la lettre que vous avez bien voulu me transmettre en même temps qu’à Ronald Reagan.

Je vous remercie de m’avoir ainsi renseigné sur les activités de l’Institut de la Vie et sur ses projets. Il apparaît à la lecture de votre correspondance que l’Institut s’occupe des problèmes vraiment palpitants d’actualité qui constituent – d’une manière ou d’une autre – l’objet d’inquiétude de toute personne pensante, quels que soient son pays de résidence et même son idéologie et ses convictions politiques. Retombées de la technologie moderne sur la vie des hommes, les ressources alimentaires et la nutrition, l’environnement et le règne animal et végétal, l’éthique de la médecine biologique, la science, l’éducation, la télévision et l’avenir de l’humanité sont autant de problèmes qui, avec d’autres sujets étudiés à l’Institut, nous sont imposés par la vie même et dont le caractère urgent, parfois grave et brûlant, ne cesse de s’accentuer au fil des ans. Il se peut qu’aujourd’hui tous n’en soient pas encore conscients ; mais demain – avant l’avènement du troisième millénaire – ils le ressentiront tous et en prendront la mesure exacte.

Voici mes réponses aux questions que vous avez formulées :

Première question :
« Considérez-vous que, biologiquement, philosophiquement et politiquement, l’objectif primordial de notre temps serait de proclamer la vie, et surtout la vie humaine, comme étant la valeur suprême ? »
A cette question, je serais tenté de répondre par un « oui, oui parfaitement » très laconique. Or, je voudrais y ajouter ceci : le problème que vous évoquez a préoccupé les meilleurs esprits de l’humanité depuis probablement le temps où le genre humain a connu ses premiers penseurs. Mais à l’époque nucléaire qui est la nôtre il a pris une dimension nouvelle se présentant désormais sous un jour différent.

Fiodor Dostoïevski écrivait en son temps – très proche de nous, d’ailleurs, à l’échelle de l’histoire : « L’énigme de la condition humaine n’est pas de vivre, mais bien de savoir à quoi bon l’on vit. » Si l’on y réfléchit, cette formule que par ailleurs je ne contesterai pas, revêt à l’ère de l’atome une signification nouvelle. Je dirais que de nos jours la vie est digne d’être vécue si on la consacre à sauver la vie même sur la Terre. Il n’existe pas d’objectif plus important que celui-là.

Jamais auparavant dans son histoire l’humanité ne s’est vue confrontée à un tel défi. Et voici que, cruel et implacable, ce problème surgit devant nous dans toute sa brutalité, sur un plan on ne peut plus pratique. Nul ne saurait s’en débarrasser d’un revers de la main, car tous et chacun sont concernés. Cela dit, je suis convaincu que c’est par les efforts de notre génération, de la génération actuelle, qu’il faut parvenir à le résoudre. Nous ne pouvons pas – nous n’en avons tout simplement pas le droit – en remettre la solution à la génération à venir. Ou bien, dans un avenir prévisible, nous réussirons à lui trouver une solution et nous débarrasserons nos enfants et nos petits- enfants du lourd fardeau qu’est l’existence vécue sous la menace d’une auto-destruction possible et quasi instantanée de l’humanité. Ou bien nous n’y arriverons pas… Dans ce cas – et alors même que le pire sera évité, la solution deviendra inimaginablement plus difficile à atteindre, voire impossible.

La course aux armements a déjà amené l’humanité à un seuil critique au-delà duquel on se demandera si, vu les performances techniques des nouveaux types d’armes spatiales et terrestres, elle sera encore capable de la maîtriser. Une fois ce seuil franchi, la vie sur Terre ne tiendra plus qu’à un fil qui pourra rompre d’un instant à l’autre.

Il est incontestable que, pour survivre, il faut vivre et agir autrement, d’une nouvelle façon. Cela concerne en premier lieu la coexistence entre les États. C’est précisément à partir des relations existant entre ces derniers que se forment l’anatomie et la physiologie de ce qu’on appelle la vie internationale. Les relations entre Etats doivent se fonder sur le respect des intérêts réciproques, avant tout sur ceux de la sécurité, et qui seraient assurées par des garanties matérielles, politiques, juridiques, morales et psychologiques ainsi que par la coopération tant en matière de la recherche des moyens pouvant sauver la vie qu’en ce qui concerne le règlement de tout un ensemble de problèmes globaux dont dépend la qualité de cette vie. Autrement dit, l’ancien ordre des choses en vertu duquel la sécurité nationale n’était perçue qu’à travers des solutions militaro-techniques et la politique de force, ordre qui a fait du monde l’otage de la mort nucléaire, cet ordre-là doit laisser la place à un système universel de sécurité englobant toutes les sphères des relations internationales. L’humanité peut – et doit – vivre en bonne harmonie avec la nature, mais pour cela il faut qu’elle s’entende bien avec elle-même. C’est précisément en ces termes que la question fut posée lors du vingt-septième congrès du Parti communiste de l’Union Soviétique.

Cela m’amène à votre deuxième question :
« Seriez-vous prêt, dans l’intérêt de l’instauration de la vie pacifique sur la planète et de l’épanouissement de chaque individu et de tous, d’incorporer l’apport de notre programme « La Science au Service de la Vie » dans la perspective de la coopération et des rencontres entre les deux superpuissances, ainsi que de l’ensemble de la  coopération internationale ? »
Avant tout je ferai remarquer que nous n’avons jamais prétendu – pas plus que nous n’en avons prétention aujourd’hui – à jouer le rôle de « superpuissance » ; bien plus, nous estimons que personne ne doit aspirer à un tel rôle si nous voulons reconstruire la vie internationale d’une manière effectivement nouvelle et préserver ainsi la vie sur notre planète.

Les sciences et les techniques modernes nous donnent la possibilité d’embellir – au sens strict du terme – la vie sur la Terre, de réunir les conditions indispensables au développement harmonieux de la personnalité de chacun. Mais il se trouve que ces mêmes œuvres de l’intelligence et des mains de l’homme mettent en péril l’existence humaine. Quelle contradiction flagrante ! Nous nous prononçons pour que la science cesse d’être serviteur des deux maîtres, nommés la vie et la mort ; il faut qu’elle ne serve que la vie.

Par leur nature, les idées contenues dans le programme « La Science au Service de la Vie » sont telles que, pour trouver une bonne solution, elles supposent la conjugaison des efforts entre l’Union Soviétique et les États-Unis de même qu’au niveau de l’humanité toute entière.

Dans cette optique, il est aisé de comprendre la réponse affirmative que nous apportons à votre troisième question : « Seriez-vous disposé à examiner les propositions-programmes que l’Institut de la Vie arrêtera au cours de la future conférence scientifique internationale où la plupart des participants seront des scientifiques des deux superpuissances ? »

Nous sommes prêts à considérer ces propositions et à les utiliser – en fonction de leur caractère –  dans le domaine de la politique concrète.

Vous souhaitant le succès de vos activités, je vous prie d’agréer, Monsieur le Professeur, l’assurance de ma profonde considération.

Mikhail Gorbatchev


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Réponse du 29 avril 1986 de Ronald REAGAN, Président des États-Unis d’Amérique

Ronald Reagan

Ronald Reagan

Cher Professeur Marois,

Merci vivement d’avoir eu l’obligeance de m’écrire pour m’informer de votre projet de conférence sur «  la Science au Service de la Vie, Problèmes Globaux ». J’applaudis vos efforts pour faire avancer la cause d’une paix juste et durable.

En octobre dernier, devant l’Assemblée générale des Nations-unies, j’ai dit : « Il n’y a pas de propos plus noble pour nous que de soutenir et de célébrer la vie dans le monde turbulent qu’est le nôtre. Et c’est ce que nous devons faire maintenant. Nous n’avons pas de plus haut devoir ni de plus grande cause en notre qualité d’humains. La vie – et la préservation de la liberté de vivre dans la dignité – est ce que nous devons faire sur cette Terre. » L’engagement des États-Unis pour préserver la vie et améliorer la qualité de la vie à travers le monde est d’une importance fondamentale pour l’existence même de notre nation. Nous accueillons avec enthousiasme les initiatives de l’Institut de la Vie pour atteindre ces buts.

Les États-Unis ont manifesté clairement, souvent, leur volonté de soutenir la coopération scientifique pour poursuivre l’amélioration de la qualité de la vie dans le monde. Nous avons toujours accueilli avec faveur la perspective d’une coopération internationale par le renforcement de la paix et de la compréhension et nous continuons d’accueillir toute proposition susceptible de faire avancer ces causes.

Une paix durable requiert l’ouverture, des communications honnêtes ainsi que d’honnêtes opportunités pour les peuples américains et soviétiques d’apprendre à se connaitre les uns les autres directement. Cette connaissance nous permettra d’aller plus avant dans les nombreuses voies où nous pouvons coopérer avec fruit pour le bénéfice de l’humanité. En conclusion de mes discussions avec le Secrétaire général Gorbatchev à Genève en novembre dernier, les États-Unis et l’union soviétique ont signé un accord général d’échanges, par lequel nous nous engageons à aborder les problèmes nouveaux en développant les programmes bilatéraux de partage des connaissances, de savoir-faire, de données et de ressources dans les domaines de l’éducation, de la médecine, du droit, de la radio et de la télévision. Nous avons beaucoup à apprendre l’un de l’autre.

L’accord sur les échanges entre les Etats-Unis et l’Union soviétique s’ajoute à un grand nombre d’autres accords de coopération scientifique déjà établis entre les deux pays. Ils concernent l’agriculture, les sciences médicales et la santé publique, la recherche et le développement sur le cœur artificiel, l’énergie atomique, la protection de l’environnement, les océans et la construction de maisons. Il existe aussi de nombreux programmes privés d’échanges scientifiques dont plusieurs sont favorisés par nos deux gouvernements. Je veux développer les contacts entre les Etats-Unis et l’Union soviétique partout où ils correspondent à un intérêt mutuel et je demeure convaincu que la paix ne peut être trouvée que grâce aux échanges, aux discussions et à la coopération.

Laissez-moi conclure en soulignant un autre point de ma déclaration aux Nations-Unies. Préserver les vies est le but fondamental de la paix. En dépit des grands obstacles devant nous, nous devons continuer dans la poursuite de ce but. De plus, la paix que nous recherchons doit être une paix réelle fondée sur la liberté et le respect de la dignité humaine. C’est pourquoi nous consacrons nos efforts à obtenir un respect total des droits humains, des réductions authentiques et vérifiables des armes nucléaires et autres armes, une résolution pacifique des conflits régionaux sur la base du respect de la liberté et de l’indépendance de la nation concernée. Les Américains feront toujours un pas de plus pour rendre possible une telle paix.
Sincèrement,

Ronald Reagan


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MESSAGE DE SA MAJESTÉ LE ROI HASSAN II, ROI DU MAROC
Septembre 1986

Le roi Hassan II

Si la vie n’est point le souverain bien, Elle n’en est pas moins le bien le plus immédiat, en quelque sorte un « Bien de base » dont la valeur est attestée par le prix qu’y attachent les plus hautes spiritualités et singulièrement l’Islam. Celui-ci ne nous la confie-t-il pas comme objet privilégié de notre sollicitude ? Or ce « bien de base », l’homme dispose pour le protéger, pour l’améliorer, pour l’embellir, de toutes les ressources de la Science que le Créateur l’a rendu apte à acquérir.

Et c’est dans cet esprit que le prophète Mohamed invite la créature humaine à « acquérir la Science du berceau au tombeau », et qu’il proclame que « la recherche de la Science est un devoir pour tout musulman et toute musulmane ».

Mais voici qu’aujourd’hui cette Science, de protectrice se fait menaçante. Et le robotisme se révèle aussi dangereux que les armes de destruction massive et la pollution chimique.

Un problème se pose donc sur lequel l’Institut de la Vie nous invite à méditer après en avoir, pendant quelques vingt-six ans d’admirables efforts, dégagé les données fondamentales.

Vie et Science… Est-il possible, comme d’aucuns sont parfois tentés de le penser, d’établir une contradiction entre celle-ci et celle-là, c’est-à-dire entre une fin précise et le moyen le plus strictement ordonné pour y parvenir ? – Une réponse affirmative ne se concevrait que si la Science actuelle n’était qu’une caricature de la Science éternelle ou qu’une partie inférieure de la Science totale.

Si donc l’on considère que la Vie est Équilibre et que les Maux qui nous menacent de la façon la plus pressante revêtent la forme de Déséquilibre en tous domaines on est presque nécessairement amené à énoncer la formule suivante : la seule recette propre à réaliser l’harmonie entre la Science et la Vie réside dans l’élaboration (ou dans la redécouverte) d’une Science  de la Vie, c’est-à-dire, d’une Science de l’équilibre subtil qui fait qu’une cellule est à la fois aussi individualisée que possible et aussi adhérente que possible au corps auquel elle appartient, et qui fait aussi qu’un individu peut être à la fois aussi personnalisé que possible et aussi adhérent que possible à la globalité de sa communauté.

Daigne le TOUT PUISSANT assister de Sa Lumière tous les grands esprits qui vont poursuivre leur long et inlassable effort en vue d’approcher cette science idéale.


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Maurice Marois Prix Nobel de la Paix ?

Certains l’ont souhaité pour l’année 1989, comme en témoigne cet extrait de lettre du Pr. Löwdin au Comité Nobel :

Uppsala, December 1988.
To the Norwegian Nobel Committee,

With this letter, I am submitting a formal nominating by Professor Paul Reuter, Member of the International Court of Arbitration at the Hague for 1989 the Nobel Prize to :
Professor Maurice Marois, Founder and Director of Institut de la Vie, Paris, France, or alternatively to the Institut de la Vie and its founder Professor Maurice Marois.

Let me say a few words about the background for this nomination: In July, 1988, there was an International Conference on the theme “From Theoretical Physics to Biology” in Versailles, France, which I attended as a long-time member of its organizing international Executive Committee. At this conference, there was a small group or previous Nobel Laureates who decided that it would be highly desirable to nominate Professor Maurice Marois and the Institut de la Vie for the 1989 Nobel Peace Prize. In their opinion, an essential motivation for awarding the Prize to Professor Marois would be for “his enthusiastic and unselfish work to clarify the importance of the global environment for the existence and survival of Life and Peace on Earth, not only on the scientific level but also on highest political level, by courageously approaching the various Heads of States with the information gathered through Institut de la Vie, and succeeding in keeping the delicate balance between the superpowers in his dealings with these questions”.
This group consisted of Professor Sir John Eccles (Medicine 1963), Professor Melvin Calvin (Chemistry 1961), Professor Leon Cooper (Physics 1972), and Professor Ivar Giaever (Physics 1973) […]

Pr. Per-Olov Löwdin
Department of Quantum Chemistry – Uppsala University – Sweden.


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