L’Institut de la Vie, c’est l’expression d’une ferveur. « L’homme utilisera-t-il cette dernière acquisition de la vie, la liberté, pour la retourner contre la vie dans un dérisoire holocauste ? » (Maurice Marois, émission du 02/11/1965). François de Clermont-Tonnerre, Président de la Fédération des Anciens Combattants du Monde, fut l’un des premiers à comprendre et à soutenir cette idée fondatrice de l’Institut de la Vie, comme il le dit dans cette même émission : « Celui qui survit apprécie le prix terriblement, l’héritage qui lui est laissé par ceux qui ne survivent plus. Il a pris une conscience aiguë de ce qu’il doit survivre. »
C’est l’expression d’une ferveur
L’Institut de la Vie c’est l’expression d’une ferveur. Le débat du 2 novembre 1965 à la télévision, animé par Jacques Bloch Morhange, dans le cadre de la série « 1970-1975-1980 » montre les pionniers, comme François de Clermont Tonnerre, au nom des Anciens Combattants, Denis Forestier, Président de la M.G.E.N., Max Ingrand, Conseiller du Commerce extérieur et Maurice Marois :
Des règles de conduite
Le système des valeurs servies par la science, l’objectivité, l’honnêteté intellectuelle, la soumission au réel, constituent l’éthique de la connaissance. Mais l’éthique de la connaissance n’est qu’une simple ascèse intellectuelle. La nouveauté de l’INSTITUT DE LA VIE est de lier à cette éthique un ensemble de règles de conduites qui répondent aux exigences de la vie.
La première exigence, la première revendication, la première politique de la vie est de persévérer, alors, tout attentat contre la vie est un crime.
La seconde politique de la vie est de s’exprimer. Et chaque homme est irremplaçable ainsi que l’atteste le caractère unique de sa personnalité biochimique. Aussi, toute société doit-elle permettre à chacun de ses membres de laisser s’exprimer les harmonies de son chant intérieur.
S’il est vrai que l’un des drames de la vie est le divorce entre la surabondance des potentialités et la pénurie des moyens, nous devons être économes des biens terrestres.
S’il est vrai que plus l’on monte dans l’échelle de l’organisation, plus la vie devient fragile, alors nous devons être d’autant plus attentifs à la précarité de cette forme supérieure d’organisation de la vie qu’est l’homme.
S’il est vrai que la suprême acquisition de la vie est la liberté, alors se pose pour chacun le problème du bon usage de cette liberté dont le corollaire est la responsabilité.
S’il est vrai que la vie nous offre l’exemple de l’intégration à des niveaux d’organisation différents, alors doit naître au niveau de l’espèce toute entière un organe d’intégration qui définira une stratégie universelle de la vie et tentera de penser d’une manière nouvelle les chemins de l’histoire et les destins du monde : l’Institut de la Vie.
Une conspiration des amants de la vie
L’INSTITUT DE LA VIE ne proclame ni la fin d’un monde ni l’avènement d’un règne car il pense que dans le monde tel qu’il est, il suffit de faire émerger à la conscience claire ce qu’il porte en lui d’attachement commun à la vie, une vie trouvant pour se perpétuer ses propres voies de salut.
L’INSTITUT DE LA VIE est une conspiration des amants de la vie, un groupe d’hommes qui a décidé de mettre la vie à l’ordre du jour et de la proposer comme thème d’unité aux hommes.
Organe d’analyse objective de la mouvante condition humaine, de perception du possible ignoré, de libre projection vers l’avenir et de surpassement, de confiance dans les forces inventives de l’esprit et du cœur, de propositions de solutions concrètes, L’INSTITUT DE LA VIE allie la rigueur et la ferveur. Il concilie raison et inspiration, logique et mythe.
L’INSTITUT DE LA VIE continuera d’analyser la condition humaine pour aider les hommes à choisir les voies de leur destin.
Maurice MAROIS
Les actions passées
Quelques exemples d’actions concrètes devraient nous éclairer. Mais au préalable, rappelons l’objet récurrent des diverses conférences réalisées : « Rassembler les plus hautes compétences scientifiques et techniques pour rechercher à chaque instant dans le pluralisme des disciplines et des philosophies, les solutions les mieux adaptées aux besoins et aux aspirations des humains et aider ainsi la prise de décision des plus hauts responsables. »
1er exemple : la protection de la diversité biologique
Partant de la constatation que les espèces de plantes, d’animaux et de micro-organismes sont menacées de disparition, l’Institut de la Vie a réagi dès 1986. Pour préserver ce patrimoine, l’idée de dresser un inventaire informatisé de l’ensemble des être vivants, s’est imposée, parmi d’autres mesures. En 1990, eut lieu une conférence internationale, « Préservation de la diversité génétique des plantes », au cours de laquelle a été étudiée la mise en place d’un Centre Global d’Information de l’Institut de la Vie sur la Génétique des Plantes ( Voir Documents pour l’Histoire, tome III, pp 211-246). Parmi les participants, citons MM. Henri Cathey, Paul J. Fitzgerald, Peter H. Raven, Robert Smith et Frederick Seitz, qui fut Président de l’Académie nationale des Sciences des Etats-Unis et Président émérite de l’Université Rockefeller. Ce dernier fut pendant longtemps un compagnon de route de l’Institut de la Vie
2ème exemple : les dilemmes du réchauffement de la Terre
(Documents pour l’Histoire, tome III, pp 187-200).
Ce fut l’objet d’une conférence internationale en 1990. En présence d’un représentant du Ministre de l’Environnement et d’un Conseiller Technique à la Présidence de la République. La synthèse fut présentée par M. Robert Dautray, de l’Académie des Sciences française, qui convint de la nécessité d’observer l’atmosphère et les océans à l’aide de modèles évolutifs.
3ème exemple : Attribution du Prix Institut de la Vie à Jean Vanier pour son action en faveur des handicapés mentaux.
Décerné en 1973 à Jean Vanier (Documents pour l’Histoire, tome IV, pp 381-390).
C’est la question de la personne humaine qui est posée, dans une société dont il faut définir les valeurs essentielles : choisira-t-on de cacher l’enfant handicapé en hôpital psychiatrique, choisira-t-on l’avortement, l’euthanasie ? Optera-t-on pour l’insertion dans la communauté humaine ?
4ème exemple : Démence sénile
Une conférence internationale en 1983 s’est penchée sur la question. « En altérant profondément les facultés intellectuelles, l’affectivité et la personnalité de celui qui en est atteint, cette maladie est à l’origine d’innombrables drames personnels. Elle entraîne en outre dans son tourbillon la famille qui ne retrouve plus l’image permanente et sécurisante du père ou de la mère maintenant malade. Sur le plan de la société, elle est à l’origine d’une demande croissante conduisant à la création de lits, de services ambulatoires et intermédiaires, d’organismes de soutien que les services de santé publique doivent s’efforcer de rationaliser et de coordonner […] Il est temps de se préoccuper à l’échelle planétaire de la nature de ce fléau. » Ainsi s’exprimait le Professeur J. Wertheimer, du service de psychogériatrie à Prilly en Suisse (Documents pour l’Histoire, tome II, p 310). Les différents aspects de la maladie d’Alzheimer furent étudiés au cours de cette conférence.
5ème exemple : « Activités dans le domaine du SIDA »
Ce sujet a été traité au cours de deux conférences internationales en 1989 et 1990. (Documents pour l’Histoire, tome II, p329).
Comment aider au progrès de la science dans ce domaine ? L’Institut de la Vie a placé en priorité le continent africain. C’est pourquoi un Comité Scientifique Africain a été constitué. Cinq Prix Nobel, à l’instigation du Professeur Marois, ont conçu le programme : Werner Arber de Suisse, David Baltimore et Léon Cooper des Etats-Unis, Manfred Eigen d’Allemagne et James Watson des Etats-Unis. Quatre-vingt scientifiques de dix-sept pays, dont d’illustres spécialistes se sont retrouvés autour de ces questions.
Citons parmi eux le Pr. Jakob Nüesch, Directeur de la recherche pharmaceutique des laboratoires Ciba-Geigy, les Pr. Frederick Seitz et Lewis Thomas, ainsi que R. Gallo et L. Montagnier. Outre la stratégie de recherche biomédicale à adopter, il a été planifié la mise en place de cinq centres pilotes en Afrique, modèles d’une logistique médicale efficace de l’Institut de la Vie : prévention, soins, assistance sociopsychologie, éducation.
Les participants étaient des représentants connus internationalement de plusieurs disciplines différentes de la recherche biomédicale, parmi lesquelles la virologie, la biologie moléculaire, la génétique moléculaire, l’immunologie, la biochimie, les sciences neurologiques, les médecines internes, l’épidémiologie, les maladies infectieuses et bien d’autres. Un message du Comité Scientifique Africain, composé de soixante-dix-sept membres représentant trente-huit pays fut prononcé à cette occasion, le 2 octobre 1991 : « Nous, femmes et hommes de science africains, soulignons l’urgence d’éradiquer la maladie et assurons les membres de la conférence internationale « Stratégie scientifique de recherche biomédicale contre le SIDA » de notre coopération. Nous attestons ainsi notre solidarité avec les victimes de la tragédie et l’unité de la communauté scientifique pour faire front dans la tourmente. »
Au témoignage de ce comité se joignit celui du Groupe de la Banque Africaine de Développement (B.A.D.) qui apporta son soutien pour traduire les conclusions de ce symposium en programmes opérationnels de lutte contre le SIDA.
Enfin, le Pr. Maurice Marois affirma : « La science, en luttant contre ce fléau planétaire, accomplit une œuvre de vie. La victoire acquise, sa tâche ne sera pas achevée car sa compétence est indispensable à l’effort commun des gouvernements et des organisations bénévoles pour les applications de ses découvertes. Aux victimes passées, présentes et hélas futures de l’agression par les virus du SIDA, ce congrès est dédié. »
Les projets passés
N’est-il pas d’actualité de se poser des questions telles que :
- De quoi dans la nature et pour quel propos sommes-nous responsables ; pourquoi le sommes-nous ?
- Quelles sont les perspectives de modification dirigée du corps et de l’esprit humain par les techniques dérivées de la génétique, de la neuropsychologie, de la gérontologie et d’autres sciences biomédicales ?
- Quels problèmes psychologiques, sociaux et spirituels pourraient naître de l’augmentation de la longévité ?
Ces questions, l’Institut de la Vie se les est posées, lors de la conception du Centre Mondial de l’Institut de la Vie sur la Destinée Humaine, dès 1991.